« Les dimensions d’espace et de lumière d’où l’on vient, forgent une sensibilité particulière dont on fait nos peintures » Daniel Lacomme
Bretonne d’origine, née en Normandie en 1944, j’ai vécu 20 ans dans le Nord, puis dans les Yvelines avant de m’établir à Castres en 1980. Professeur d’Arts Appliqués en lycée professionnel, je me suis tournée vers la peinture à la fin de ma carrière. En 1999, la rivière en crue a emporté mon premier atelier… Je me passionne alors pour les techniques où l’eau apporte ses aléas et sa magie. L’aquarelle que j’apprivoise autant qu’elle me révèle. L’encre et le pinceau chinois dont les contrastes vibrants et les nuances infinies m’inspirent. Enfin le papier dans tous ses états, d’Orient ou d’Occident, plaisir sensuel qui ouvre à la créativité.
Questionner le visible
Mon désir de peindre nait d’un regard contemplatif sur les êtres, les choses, les éléments… comme une méditation. La terre et l’eau, la lumière et le vent. Un visage dans un paysage qui s’efface. Silence, présence… La mémoire du premier matin dans mon œil, émerveillé. Un émerveillement où le sentiment d’impermanence est présent.
Le réel est là, celui que je capte, qui m’a touchée. La première impression est souveraine. C’est le ferment de mes intentions… Je compose. Je pense d’abord à la lumière et à une stratégie de réalisation propre à l’aquarelle. J’invite souvent l’abstrait et l’imaginaire pour créer l’espace et le temps dans le lieu du tableau. Le sujet émerge dès le début ; il peut aussi disparaitre. L’expression spécifique de l’aquarelle est imprévisible. La peinture nait sous le regard, le temps d’un cycle de l’eau, ou de plusieurs… Ce que j’attends n’est pas encore là. Ce qui est là est inattendu. Accueillir l’imprévu, poursuivre ou recommencer, s’arrêter à temps… Là est l’éternel dilemme.